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Journée internationale sans diète, le 6 mai… et tous les autres jours de l’année!



Régulièrement, je rencontre des gens qui me disent « devoir » perdre du poids. Et moi de m’informer : « Ah bon! Et pourquoi? ». C’est là qu’on me confie un vaste choix de réponses allant de « on refuse de m’opérer tant que je n’aurai pas perdu… » à « on devra me médicamenter si je n’atteins pas… » en passant par « si je veux un jour me remettre à l’activité physique, je dois perdre… ». Visiblement, la menace n’est jamais bien loin quand on a un surplus de poids. Mais pourquoi donc?


Les dangers des diètes

Je suis d’avis qu’on présente trop souvent la perte de poids comme un passage obligé. On veut à tout prix corriger ce poids qu’on juge inadéquat, au point de retarder une démarche de mise en forme, un traitement ou une intervention. Souvent, les personnes à qui la perte de poids est conseillée sont laissées à elles-mêmes, sans accompagnement. Et gare à celles qui ne réussissent pas le défi de maigrir, on leur dira qu’elles manquent de volonté, ce qui est totalement faux et culpabilisant.


Or, ces changements drastiques que l’on apporte à notre mode de vie dès le lundi matin dans le but de maigrir et qui sont généralement impossibles à maintenir à long terme s’appellent toutes « Diète ». Être à la diète, c’est suivre des consignes qui nous dictent quoi, quand, combien et comment manger. C’est aussi ignorer nos préférences alimentaires et nos signaux de faim et rassasiement. Trop souvent, c’est aussi viser l’atteinte d’un poids irréaliste pour nous. Rien de bien positif ici pour notre santé et notre bien-être. Plus la diète amaigrissante est restrictive et plus elle est suivie longtemps, plus les risques pour la santé augmentent et deviennent préoccupants. On parle notamment d’une baisse de l’estime de soi, du développement d’une relation difficile avec son corps et la nourriture, d’un faible niveau d’énergie, d’une vie sociale chamboulée, d’un poids qui varie en yoyo, etc.


Peu importe leurs noms, leurs supposées vertus, leurs coûts ou les vedettes qui les ont essayées, les diètes ont toutes un point en commun : elles ne fonctionnent pas à long terme! Et ce ne sont pas les utilisateurs des diètes le problème, mais bien l’approche. Il n’y a pas que les nutritionnistes qui le clament haut et fort, la science le démontre : 80 à 95 % des démarches pour perdre du poids se soldent en échec. Les diètes miracles n’existent pas!


Le poids et la santé

Il importe de rappeler que la minceur n’est pas nécessairement synonyme de bonne santé et que le surpoids ne mène pas à tout coup à une mauvaise santé. Le chiffre sur la balance ne donne pas le détail du poids des différents tissus de notre corps (ex : notre tissu adipeux, nos muscles, nos organes, nos os, etc.…). Il ne sait pas non plus si on a des ennuis de santé ou si on prend des médicaments. Il ne voit pas l’environnement dans lequel on vit. Il n’a aucune mémoire des différents poids que l’on a eu et il ne connait ni notre âge, ni notre génétique, ni notre niveau de stress. Il ne connait pas non plus la qualité de notre sommeil ni nos habitudes de vie. Ce sont pourtant tous des facteurs, et plusieurs autres, qui influencent notre santé et que le chiffre sur la balance ne mesure simplement pas.


Les saines habitudes de vie

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Le fait d’améliorer nos habitudes de vie permet d’améliorer notre santé, indépendamment de son effet sur notre poids. Le fait de manger moins et de bouger plus régulièrement peut parfois, il est vrai, faire varier notre poids corporel. Toutefois, ces changements peuvent aussi ne pas le changer. Mais une chose est certaine, tous les autres avantages d’adopter de saines habitudes de vie sont favorables à la santé. Par exemple, se sentir libre de manger à sa faim des aliments que l’on aime, constater que son niveau d’énergie remonte, apprécier le fait que toute la famille peut embarquer dans la démarche, remarquer que sa digestion est bien meilleure, etc.


Un vent de changement

Heureusement, on remarque un nombre grandissant de scientifiques et de professionnels de la santé qui prônent une approche axée sur la santé et non sur le poids, tel que HAES. On note aussi de plus en plus d’initiatives d’organismes, tel qu’ÉquiLibre, qui prennent forme et qui valorisent le respect de la diversité corporelle et la promotion des saines habitudes de vie pour les bienfaits sur la santé mentale et physique et non le contrôle du poids. Comme en témoigne la Charte pour une image corporelle saine et diversifiée, on sent un vent de changement à l’égard de la norme sociale du poids et de la diversité corporelle. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire, d’où la pertinence de favoriser les échanges et les réflexions sur le sujet. La Journée internationale sans diète, célébrée au Québec par ÉquiLibre, est une belle occasion pour le faire! Qu’en pensez-vous?


Un merci tout spécial à Maryse Lefebvre, nutritionniste et chef de projets chez ÉquiLibre, pour sa collaboration à la rédaction ce billet.


Références

Bacon L et Aphramor L. Weight science: evaluating the evidence for a paradigm shift. Nutrition Journal. 2011;10(9).


Chaput JP et coll. Widespread misconceptions about obesity. Can Fam Physician. 2014;60:973-5.



ÉquiLibre. Le nouveau paradigme sur le poids. Consulté le 17 avril 2017.


ÉquiLibre. Pourquoi les diètes ne fonctionnent pas? Consulté le 17 avril.


Extenso. La santé: plus qu'une question de poids! Consulté le 27 avril 2018.



Organisation mondiale de la santé. Comment l'OMS définit-elle la santé? Consulté le 26 avril 2018.






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