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J’ai faim, donc je vis



« Dites-moi, combien je dois manger? Qu’est-ce qu’une portion raisonnable? J’essaie de perdre du poids mais j’ai tout le temps faim… comment je vais y arriver? » Voilà des questions qu’on me pose très souvent. Ne pas connaître à l’avance la quantité de nourriture que l’on a besoin de manger ou même simplement ressentir la faim est devenu une source d’anxiété pour bien des gens. Pourtant, c’est grâce à la faim si nous mangeons et restons en vie!


Comment trouver la bonne quantité

Malgré mes années passées à étudier la nutrition à l’université, je demeure incapable de répondre avec précision combien chaque personne peut ou doit manger. Car en fait, les outils de calculs les plus fiables sont propres à chacun. Ce sont NOS signaux de faim et rassasiement et nous seuls pouvons les ressentir. Comme ils peuvent varier d’un repas et d’une journée à l’autre, il est impossible de déterminer à l’avance et à tous les coups les quantités exactes qui combleront nos besoins. C’est d’ailleurs une des raisons qui explique l’échec des diètes. Une seule et même formule ne peut pas fonctionner à tout coup et pour tout le monde et encore moins pour la vie. Pour savoir quand manger puis, s’arrêter, il suffit d’être conscient de nos différents signaux et de les écouter du mieux qu’on peut. À l’usage, on réalise que c’est bien plus simple et agréable que de compter les portions et les calories.


S’écouter, sans en faire une obsession

Inutile toutefois de voir l’écoute des signaux comme une règle absolue. Je ne connais personne qui les écoute parfaitement, tout le temps. La perfection, même en nutrition, ça n’existe pas! À trop vouloir bien faire, certaines personnes développent des préoccupations excessives à l’égard de leur alimentation et de leur poids, allant parfois jusqu’au trouble de l’alimentation. Ce qui, on s’entend, n’a plus rien à voir avec la santé.


Faim, rassasiement et satiété

La faim indique combien de temps le corps peut attendre avant de manger. Plus la faim est discrète, plus le repas ou la collation à venir peut attendre. Plus la faim est intense, moins il est judicieux de repousser le moment de manger. La faim peut se traduire par une sensation de vide au niveau de l’estomac, une impression de faiblesse ou un malaise général.


Le rassasiement apparaît graduellement au fur et à mesure que la faim diminue. Il est pleinement atteint lorsque la faim n’y est plus. Le corps nous dit qu’il a assez mangé et qu’il est temps de s’arrêter. On sent notre estomac juste bien rempli, une impression de regain d’énergie et un état de satisfaction. On dit d’un aliment qu’il est rassasiant s’il nous bourre rapidement.


La satiété est le moment durant lequel la faim ne se manifeste pas. Elle se présente à l’arrivée du rassasiement et dure jusqu’à la prochaine réapparition de la faim. Un aliment satiétogène en est un qui nous bourre longtemps.


Le plaisir, si précieux

Le plaisir, au contraire de la culpabilité, contribue à se sentir satisfait. À mesure que le rassasiement approche, le plaisir s’estompe. Comme si on avait eu notre dose de plaisir et que l’on pouvait passer à autre chose. Plus on dépasse le rassasiement, plus le plaisir diminue, jusqu’à devenir un déplaisir. En ce sens, se permettre de ressentir le plaisir de manger nous aide à cesser de manger, malgré le goût qui peut demeurer agréable.


Références

Blundell J et coll. Appetite control: methodological aspects of the evaluation of foods. Obes Rev. 2010 March;11(3):251–270.

Desages C. Retrouver ses sensations alimentaires. Consulté le 20 septembre 2017.

Gravel K. Formation Intégrer l’alimentation intuitive à sa pratique professionnelle. 2017.

Lavallée B. L’indésirable appétit. La Presse+. 26 janvier 2017.

Lemieux S. Plaisir alimentaire: on parle de quoi au juste? Consulté le 20 septembre 2017.

Tribole E, M.S., R.D. et Resch E, M.S., R.D. Intuitive Eating: A Revolutionary Program That Works. St. Martin’s Press. New York. 2012.

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